Tour du lac de Serre-Ponçon
Hors Catégorie vous emmène à VTT autour du lac de Serre-Ponçon sur un parcours sauvage entre Durance et Ubaye.
AVENTURES HORS CATÉGORIE
Le printemps, c’est la saison rêvée pour aller dénicher des morilles ou se lancer dans des aventures au long cours. Comme mes recherches de ce fin champignon se sont immanquablement révélées infructueuses, j’ai rendu les armes et enfourché mon vélo.
Sur une idée de Louison Coiffet, on s’est lancé sur un tour du Lac de Serre Ponçon par les pistes et sentes. Dans cette aventure s’est joint à nous Thomas Pueyo, qui chaque année s’octroie une balade à VTT. Cette année, elle sera copieuse.
Pour tracer notre itinéraire, nous nous sommes inspirés du tour du lac de Serre-Ponçon en 5 jours imaginé par la communauté de commune. Ce tour prévoyais 5 jours de vélo et près de 5600m de dénivelé. Nous l’avons réduit à 1 journée et 4000m de dénivelé tout en ajoutant quelques sections qui nous semblaient immanquables.
Ce tour débute au plan d’eau d’Embrun et file tout droit vers l’abbaye de Boscodon. Cette partie emprunte de jolis singles puis rejoint la route de Boscodon longue et rectiligne. Arrivés à l’Abbaye, n’hésitez pas à prendre une pause pour visiter ce site du XIIe siècle chargé d’histoire. Vous continuerez alors votre sortie en direction du parking du Grand Clot sur une piste forestière refaite à neuf pour permettre aux nombreux promeneurs d’accéder à la muraille du secteur : le Morgon. Avant le parking, on bascule sur un single joueur en forêt. On retrouve une piste forestière qui nous mène sous le Morgonnet. Là il faut bifurquer à gauche sur un sentier qui rejoint le col du Morgonnet. Ici pas de doute il faut pousser le vélo, c’est raide et ça glisse. Heureusement pour adoucir notre peine, cette montée est entrecoupée d’un joli single à flan de montagne. A la fin c’est comme au début, il faut pousser. Au col, prenez directement à droite vers la cabane du Jas. Cette partie est une de mes préférées. Vous passerez sur un single en terre noire avec une vue plongeante sur le lac. Ouvrez grand les yeux c’est classe !
Après une courte remontée sur la piste on récupère la descente balisée du Villard. Là pas d’hésitation possible, on suit les panneaux et c’est tout droit jusqu’en bas. Cette descente est sauvage et pousse à la contemplation de la face ouest du Morgon. Mais méfiance, certains passages un peu plus raides vous obligeront à garder de l’attention. Nous voilà alors arrivés dans la vallée de l’Ubaye.
On récupère en face la montée de Pré vieux jusqu’à la route départementale et le hameau du Lautaret. Par des larges pistes on traverse efficacement tout ce pan de montagne en direction du pied du barrage. Cette partie n’est pas la plus belle car elle se passe essentiellement sur des grandes pistes mais elle a l’avantage de nous faire avancer dans notre périple. Pour ceux qui veulent scinder le tour en deux journées, vous êtes au milieu. Prévoyez donc de vous arrêter à Espinasse. Pour les plus téméraires, vous pouvez faire une petite pause à la laiterie de la Bréole pour recharger les batteries.
La montée suivante, ce n’est pas de la tarte. Avec ses 850 m de dénivelé, sa pente soutenue qui n’en finit plus et surtout son terrain fuyant sous les pneus, il faudra vous employer pour arriver au sommet. Heureusement que sur la sente on passe sous un parterre de demoiselles coiffées des plus élégantes. Cette montée est dure mais belle.
Arrivés au sommet on vous conseille de savourer car vous allez basculer sur la descente du coin : le Ruban. Cette descente longue et joueuse vous amènera jusqu’à la baie de Chanteloube et son viaduc, immergé les en été. A la fin du Ruban les réactions étaient unanimes : qu’est-ce que c’était beau mais qu’est-ce que c’était long pour nos avant-bras !
Par chance, en cette saison, le lac est bas et nous avons pu rejoindre l’autre rive (en été prévoyez de faire le tour de la baie). Chanteloube c’est un peu le royaume du cross-country du coin. Des sentiers il y en a dans tous les sens et la seule limite sera le temps dont vous disposerez. Nous avons de notre côté opté pour une trace efficace mais qui garde la philosophie de notre sortie : du single joli et roulant.
Le tour se poursuit sur la route pour rejoindre Saint Apollinaire. Ici on est content que ça déroule un peu. Ça fait quand même plus de 80 kilomètres que l’on pédale. Deux options s’offrent à vous : remonter sur la route du lac de Saint Appolinaire pour récupérer la route Forestière de Joubelle ou bien prendre le single en contre bas. Je vous conseille ce single à flanc de montagne, il y a moins de dénivelé et surtout il est magnifique. On arrive alors juste sous la station de Réallon. Cette petite station familiale est un paradis l’été pour la randonnée et les aventures à deux roues.
Après une petite descente pour rejoindre la route des Puys au niveau du hameau des Rousses, ne faites pas la même erreur que nous : restez sur la route de Puy Sanière. Nous avons fait l’erreur de descendre vers le torrent de Réallon et clairement ce n’était pas une bonne solution. La descente s’apparente plus à du bucheronnage qu’à du vélo et la traversée du torrent s’avère périlleuse à cause du fort courant. Nous avions de l’eau jusqu’au ventre et elle n’était pas très chaude. Les palmes et les tubas n’auraient pas été de trop.
Un peu avant Puy Sanière on remonte les pistes forestières en direction des pilonnes. La dernière descente pointe alors le bout de son nez. L’euphorie du retour au point de départ ne doit pas vous laisser vous emballer. Cette descente technique est magnifique. Tout y est. Virages en épingle, passages raides et vues imprenables se mélangent et se succèdent. On arrive enfin au plan d’eau d’Embrun. Nous voilà arrivés au bout des 110 kilomètres et 4600 mètres de dénivelé positif.
Un tel circuit ne se résume pas à des chiffres. Unanimement, on a trouvé ce circuit grandiose par la qualité des chemins qu’il emprunte. Très peu d’endroits nécessitent de pousser le vélo et l’ensemble des descentes se déroule sur de longs singles techniques. Cela est pour moi gage d’un itinéraire de qualité.
Si vous doutez encore de l’existence d’un tel circuit, monter sur votre vélo et allez-y, vous ne regretterez pas.
Infos pratiques :
Hébergement : Lauzet/Espinasse/Prunières
Ravito : Présence d’eau presque partout, des ruisseaux coulent en tous sens. Pour le casse-croute vous pouvez vous arrêter à la Bréole ou à la boulangerie d’Espinasse.
Matériel utilisé :
Scott Genius ST 910
Très nombreuses barres
Pompe à CO2 syncros